Anik Lajeunesse
Conseillère en main d'œuvre
Contexte
Johanne* est venue me rencontrer pour la première fois il y a plus de dix ans. À cette époque, elle était mère monoparentale de trois jeunes enfants, anxieuse, ayant une faible estime d’elle-même et très peu de confiance en elle. Son souhait le plus cher était d’étudier en cuisine d’établissement, mais malheureusement, à l’époque, elle n’était pas admissible à recevoir de l’aide financière pour retourner aux études. Elle a donc opté pour le marché du travail. Elle a travaillé dans des cafés et des bistros en service à la clientèle et comme aide cuisinière. Les années ont passé et les enfants ont grandi. Puis, la pandémie de Covid-19 est arrivée. Johanne a perdu son emploi en restauration. Elle nous a donc recontactés pour recevoir de nouveau un accompagnement.
*pseudonyme
Défis particuliers
Johanne avait toujours le désir de retourner aux études, mais elle craignait d’être refusée à nouveau pour une formation. Comme elle a un dossier judiciaire et qu’une demande de suspension de casier n’avait encore jamais été présentée, faute d’argent, certaines formations lui étaient moins accessibles. Après une bonne exploration, la cuisine revenait toujours en tête de liste. Nous avons donc décidé de tenter notre chance encore une fois avec le même objectif et cela a fonctionné. Cependant, Johanne devait déménager et surtout faire ses premiers pas en formation après des années d’absence sur les bancs d’école et des souvenirs plutôt négatifs en lien avec les études.
Stratégie utilisée
En pleine crise du logement, il était très difficile pour elle de se relocaliser. Les loyers étaient chers, les entrepôts étaient pleins et les propriétaires étaient très exigeants dans leurs critères. Je l’ai donc accompagnée dans ces étapes en cherchant activement avec elle (réseaux sociaux, affichage, réseau de contacts, appels à des ressources, etc.). Madame a finalement trouvé son logement et a débuté les études non sans peine. Un stress de performance, une anxiété croissante face à certaines exigences des enseignants, la différence d’âge entre elle et les élèves ont tous été des enjeux d’adaptation. Heureusement, le lien avec moi lui a permis de se confier et de venir chercher de l’aide. J’ai fait un suivi avec la psychoéducatrice de l’école pour l’aviser des problématiques vécues. Des outils ont pu être mis en place pour mieux l’encadrer et surtout, pour faciliter la communication entre elle et les enseignants.
Résultats obtenus
Aujourd’hui, Johanne persévère encore au jour le jour et développe de la fierté. La beauté, c’est qu’une de ses filles est aussi inscrite dans le même programme. Elles étudient donc toutes deux ensemble, s’encouragent et s’appuient l’une l’autre. Elles rêvent d’être propriétaires d’un café-resto ensemble. Un jour… ?