Caroline Fabre
Conseillère en main d'œuvre
Contexte
Mireille* habitait Saint-Jérôme depuis peu avec sa conjointe lorsque je l’ai rencontrée. Femme trans dans la trentaine, elle composait avec des défis d’adaptation à sa nouvelle ville, principalement en lien au regard que les autres portaient sur elle. Elle était en suivi avec une ressource du secteur et c’est à ce moment que j’ai été sollicitée afin qu’elle participe au projet préparatoire à l’emploi (PPE) de groupe.
*pseudonyme
Défis particuliers
Victime d’un incident majeur de santé il y a quelques années, elle vit maintenant avec des séquelles permanentes. Elle souffre également d’une forte dysphorie de genre qui lui occasionne beaucoup d’anxiété. De plus, elle est incapable de prendre parole dans un groupe sans fondre en larme, ce qui rend affolant l’intégration dans un nouveau milieu de travail. Elle compose avec un niveau d’énergie en montagnes russes et les effets secondaires quotidiens de la prise d’hormones à la suite de sa transition. Les principaux défis rencontrés avec Mireille ont été son mode opératoire et la gestion de ses émotions. La « sur-préparation » à laquelle elle consacrait beaucoup d’heures consécutives sans toutefois passer à l’action, nuisait à l’avancée de ses projets. Elle était constamment fatiguée et de plus en plus anxieuse.
Stratégie utilisée
Ayant eu l’occasion de créer un bon lien de confiance grâce à nos rencontres individuelles à travers le projet de groupe, j’ai validé à Mireille ses démarches et lui ai reflété le processus que j’observais. Comme elle nommait souvent se sentir fatiguée, nous avons convenus d’essayer une nouvelle structure de ses journées pour respecter des temps de travail efficace et des temps de pause ressourçant. Je lui ai proposé des objectifs quotidiens, puis hebdomadaires en respectant ses limitations afin, entre autres, de graduellement être en mesure de prendre la parole dans différents contextes sans être submergée par les émotions.
Résulats obtenus
Mireille a complété les neuf semaines du PPE, malgré toutes sortes d’embuches durant son parcours. Pendant les trois mois qui ont suivi, j’ai maintenu un lien avec elle pour la soutenir dans ses démarches, mais aussi afin de désamorcer ses craintes et comportements auto saboteurs. Ses efforts ont rapporté! Elle s’est démarquée lors de sa première convocation en entrevue et a obtenu l’emploi! Elle y sera environ trois mois avant de le perdre ayant de la difficulté à satisfaire certains critères de performance. Je lui propose de faire le point sur cette expérience : bons coups, réalisations, défis, obstacles, ce qu’elle s’empresse de faire afin de se remettre en action, à la recherche de son nouvel emploi !